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Interview de Mathieu Nicourt
Mathieu Nicourt est l'un des premiers champions français de MMA
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Mathieu Nicourt est l'un des premiers champions français de M.M.A professionnel. Il gravit rapidement les échelons et réussit une carrière internationale de 1997 à 2001, remportant le titre de champion des poids légers de l'IFC XIII (International Fighting Championship)", ce qui fait de lui le premier français à avoir remporté un tournoi professionnel en cage-fight dans une organisation américaine." Palmares: 1997 : Vainqueur des Coupes de France Hybride Pancrace et Coupes de France Submission Wrestling; 1998 : Champion d'Europe de Vale Tudo (RINGS UK); 1999 : Champion d'Europe de Vale Tudo (RINGS UK); 2000 : Champion de l'IFC XIII; 2006 : Vainqueur du G.U.C 1 (Grappling Unlimited Championship); Record MMA : 8-2-0
Mathieu Nicourt a fondé le premier club français de combat libre: la Free Fight Academy. Il entraîne une équipe de combattants professionnels confirmés mais propose également des cours collectifs et particuliers pour le grand public. Mathieu démarre également une carrière de comédien. Après un second rôle au cinéma aux côtés de Vanessa Paradis et Guillaume Canet dans "La Clef", il interprète le premier rôle de Stan, boxeur en fin de carrière dans le téléfilm "Contrecoups" prochainement diffusé sur France 2.
Mathieu Nicourt : Je suis combattant professionnel et entraîneur de MMA. Par ailleurs, je suis professeur d'EPS de formation et actuellement professeur des écoles dans l'enseignement spécialisé. J'ai été 2 fois champion d'Europe de Vale Tudo au Night of the Samuraï en Angleterre et vainqueur du tournoi des poids légers de l'IFC XIII au Canada.
Question posée par Weebz Mathieu Nicourt : La recherche d'une efficacité réelle en combat. J'ai réalisé quand j'ai vu les premiers UFC que mes pratiques antérieures "traditionnelles" étaient éloignées de la réalité. J'ai alors travaillé en lutte, boxe et grappling pour construire un style efficace pour le MMA.
Question posée par Dieudonne Mathieu Nicourt : Le combat libre est une source de dépassement de soi et il m'a aidé à trouver un équilibre. J'aime la recherche perpétuelle qu'il impose. Au début, je m'étais donné un challenge qui était de vivre de ma passion. Maintenant s'ajoute le plaisir de transmettre cette passion et de la partager avec mes élèves et partenaires dans une aventure commune.
Question posée par Dieudonne Mathieu Nicourt : J'aime beaucoup la boxe et évidemment la lutte et le grappling que j'ai aussi pratiqué en compétition.
Question posée par Weebz Mathieu Nicourt : Je ne les pratique plus. J'ai tourné cette page en commençant le MMA. Il y a bien sûr des arts dits traditionnels tournés vers l'efficacité comme le kyokushinkaï mais malheureusement il faut faire le tri: il y a encore beaucoup d'arts traditionnels qui enseignent des techniques irréalistes qui font perdre du temps aux pratiquants en leur donnant une illusion d'efficacité. Beaucoup de pratiquants vivent leur art comme une recherche intérieure, mais pour avoir un sens, cette recherche doit être fondée sur le réel. Le MMA a montré ce qui marchait vraiment. C'est un gain énorme pour les pratiquants.
Question posée par Dieudonne Mathieu Nicourt : Cette période du combat libre était à mon avis un mal nécessaire, pour montrer sans contestation possible ce qui était efficace et ne plus laisser les marchands d'illusion se cacher derrière des techniques secrètes "interdites car trop efficaces pour être utilisées en compétition". Je suis évidemment content que le MMA soit devenu un vrai sport règlementé et sécuritaire mais s'il n'y avais rien eu d'autre, oui j'aurais combattu comme dans les premiers Vale Tudo.
Question posée par Dieudonne Mathieu Nicourt : Je crois qu'il est important d'avoir une bonne "armure" musculaire pour se protéger au maximum des blessures sur toutes les parties du corps. Une partie que l'on néglige et qui est très importante, c'est le cou. Les cervicales sont très sollicitées en MMA.
Question posée par lsd Mathieu Nicourt : Rickson est plus orienté soumissions. Même s'il frappe, son objectif principal est la soumission. Fédor finalise beaucoup plus avec les percussions que ce soit debout ou au sol. Il n'utilise les soumissions que lorsqu'elles se présentent.
Mathieu Nicourt, vainqueur de l'IFC Lightweight Tournament en 2000
Question posée par Dieudonne Mathieu Nicourt : Je ne pense pas que l'attitude avant le combat puisse influer beaucoup sur un combattant expérimenté. Par contre chacun trouve le moyen qui lui convient de se mettre en confiance et de gérer le stress d'avant combat. Ce peut être en cherchant à se relaxer ou en se mettant en colère. Souvent, c'est une combinaison des deux. Et l'apparence extérieur du combattant ne reflète pas toujours ce qu'il ressent à l'intérieur.
Question posée par Taykeri Mathieu Nicourt : Dans des circonstances idéales, on dit qu'il faut au début privilégier l'endurance fondamentale puis augmenter l'intensité au fur et à mesure que l'on se rapproche du combat. Concrètement, il ne nous est pas toujours possible de prévoir la date exacte d'un combat et encore moins de planifier une saison. Nous devons donc être toujours prêts à combattre et donc garder une intensité d'entraînement assez élevée toute l'année. Le travail en fractionné, 15-15 par exemple (15 secondes d'effort intensif, 15 secondes de récupération à faible intensité) est à mon avis la meilleure préparation physique pour un combat de MMA. On décline ce principe sous beaucoup de formes: course, corde, circuits musculations, répétitions de mouvements de combat,... On augmente un peu l'intensité quand le combat est confirmé, pour préparer le corps et le mental aux efforts extrêmes qu'impose la compétition et on la réduit la semaine avant le combat.
Question posée par Dieudonne Mathieu Nicourt : Pas de méditation. Mais je travaille beaucoup sur l'auto-conditionnement pour la gestion du stress.
Question posée par lsd Mathieu Nicourt : Officiellement pour ne garder que les techniques les moins dangereuses mais les sports de préhension ne sont pas moins dangereux que ceux de percussion. C'est en luttant que je me suis fait mes blessures les plus graves. Cette spécialisation n'est pas spécifique aux japonais . Dans le monde entier, les hommes ont créé des disciplines hyper-spécifiques. Souvent percussions d'un côté et techniques de préhension de l'autre. Ce qui a donné différentes formes de lutte et de boxe. Déjà chez les Grecs de l'Antiquité, il y avait la lutte, le pugilat et le pancrace qui regroupait les deux. Je pense simplement que les gens ont trouvé des méthodes d'entraînement spécifiques à la préhension et à la percussion et ont voulu pousser plus loin dans chaque domaine. Mais le combat libre qui concilie les deux offre évidemment la plus grande variété technique et c'est ce qui fait son succès.
Question posée par lsd Mathieu Nicourt : Honnêtement je ne me rappelle plus de la clef de jambe de Bruce Lee. Je me souvenais d'un étranglement sur Kareem Abdul Jabbar. Ce qui est sûr, c'est que Bruce Lee n'était pas qu'un acteur mais un vrai combattant à la recherche d'efficacité. Il était en avance sur son temps et je suis sûr qu'il aurait adoré le MMA.
Question posée par lsd Mathieu Nicourt : Quand l'étranglement est placé, il est placé. Avant, il y a bien-sûr des techniques pour se dégager.
Question posée par lsd Mathieu Nicourt : Oui. Et de plus en plus. Notre sport est maintenant l'un des plus règlementé qui soit.
Question posée par lsd Mathieu Nicourt : Pas à ma connaissance. Et Randy Couture est là pour montrer qu'on peut encore s'imposer en MMA à un âge assez avancé. La vraie limite, je pense que ce sont les blessures accumulées au cours d'une carrière.
Question posée par Taykeri Mathieu Nicourt : Je ne suis pas sûr du sens que tu donnes à ce mot. Je préfère professeur ou entraîneur. En fait j'ai commencé à enseigner le MMA dès mes premiers résultats en compétition. J'étais déjà prof d'EPS, concilier compétition et enseignement a été naturel. J'aime ces deux aspects du combat.
Question posée par 88 fous Mathieu Nicourt : J'ai eu la chance qu'on me propose de tourner au cinéma avec de grands comédiens et ça a été une formidable expérience mais si je devais poursuivre dans cette voie, je préférerais des rôles n'ayant pas de lien avec les sports de combat. Le combat est une chose, la comédie une autre. Ce serait l'occasion de faire quelque chose de complètement différent.
La team FFA
Mathieu Nicourt : J'ai créé la Free Fight Academy en 1997. A l'époque, il y avait des clubs de thaï, lutte et certains commençaient à monter des sections en JJB. Mais il n'existait pas d'endroit ou pratiquer le combat libre en tant que discipline à part entière et c'était indispensable pour évoluer à haut niveau. Au début, 5-6 potes m'ont suivi. Aujourd'hui la FFA compte plus d'une centaine de licenciés qui pratiquent en loisir ou pour la compétition et une douzaine de combattants professionnels qui pour la plupart ont démarré chez nous. Au delà des résultats, j'attache beaucoup d'importance à l'esprit du club. Je voulais un lieu où les pratiquants de toutes origines et classes sociales se retrouvent autour d'une passions commune. Je crois que nous avons réussi.
Question posée par luther Mathieu Nicourt : Nous travaillons régulièrement avec plusieurs clubs de province et même à l'étranger par le biais de stage dans le but d'aider au développement du MMA. Et tout récemment, en plus des cours à Paris XIII, nous avons ouvert une nouvelle FFA dans un complexe de 350 m2 à Vitry-sur-Seine, dédié aux principaux sports de combat: MMA bien-sûr mais aussi boxe thaï, boxe anglaise, lutte et grappling, par des spécialistes dans chaque discipline. Nous disposons également d' une salle de musculation et cardio-training. L'objectif était d'ouvrir enfin une vraie structure pro permettant aux compétiteurs de s'entraîner dans les meilleures conditions et au grand public de découvrir les sports de contact. En parallèle, cette nouvelle structure va rendre possible un projet qui me tient à coeur: prendre en charge des jeunes en difficulté, pour utiliser le sport comme moyen d'insertion. Plusieurs élus de Vitry, notamment Djamel Hamani, nous ont apporté leur soutien et je les en remercie. Nous voulons créé un circuit qui permette aux jeunes perdus de se raccrocher à un objectif, à la fois sportif mais aussi scolaire et professionnel. L'idée est de dispenser une aide aux devoirs pour les plus jeunes et des formations professionnelles pour les autres, en parallèle de la pratique sportive. Ces formations seront assurées dans le cadre de la FFA par des professeurs des écoles et éducateurs diplômés .
Fiche du club de la Free Fight Academy, sur Webmartial
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